Vers une reprise des ventes en 2025
Immobilier neuf : les signaux encourageants d’une reprise en 2025
Par Nicolas VIALE - Président et fondateur INEUF.com
Après une année 2024 noire pour le logement neuf, marquée par un effondrement des ventes, une chute des permis de construire et des mises en chantier au plus bas, l’année 2025 semble amorcer un tournant. Plusieurs indices laissent entrevoir les prémices d’une reprise des ventes en VEFA. À la clé : des mesures gouvernementales fortes, une détente des taux et le retour progressif des projets immobiliers. Revue de détail.
Un contexte en voie de stabilisation
L’immobilier neuf a vécu l’une de ses pires crises en 2024. Réservations en berne, programmes bloqués, permis en chute libre… Le marché semblait paralysé. Mais depuis le début de l’année, la dynamique semble s’inverser.
Les taux de crédit, après avoir culminé à près de 4 %, amorcent une décrue : autour de 3 % en moyenne début 2025. Une bouffée d’oxygène pour les emprunteurs, qui redonne de l’élan aux projets immobiliers.
Autre facteur-clé : le nouveau PTZ (Prêt à Taux Zéro), profondément remanié dans la loi de finances 2025, devient un véritable levier de solvabilisation. Il s’applique désormais sur tout le territoire, sans distinction de zones, et concerne aussi bien l’individuel que le collectif.
Une politique publique offensive
Pour soutenir la demande, l’exécutif n’a pas lésiné. Outre la refonte du PTZ, le gouvernement a mis en place une série de mesures destinées à relancer l’acte d’achat :
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Suppression des zonages A/B/C : tous les territoires deviennent éligibles à l’aide.
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Extension du PTZ aux maisons individuelles neuves.
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Nouveaux plafonds de ressources élargis, afin de toucher davantage de classes moyennes.
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Exonération des droits de donation jusqu’à 300 000 € pour aider les parents à financer les projets de leurs enfants.
Ces ajustements, salués par les professionnels, visent à restaurer la confiance et faciliter le retour des primo-accédants sur le marché.
Les promoteurs de retour dans le jeu
Côté offre, les choses bougent également. Si 2024 fut une année quasi blanche en matière de lancements commerciaux, les promoteurs amorcent en 2025 une reprise prudente mais réelle.
Les premiers signes de reprise se matérialisent par :
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La commercialisation de nouveaux programmes, avec des prix ajustés.
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Des dispositifs incitatifs intégrés (garantie de revente, offres clés en main).
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Une meilleure prise en compte des profils éligibles au PTZ, avec des logements calibrés aux plafonds de financement.
Certains acteurs publics, comme Grand Paris Aménagement, accompagnent ce mouvement avec des mécanismes de garantie des fonds propres pour les promoteurs, facilitant les démarrages de chantier.
Une équation qui redevient possible
Le cocktail semble fonctionner. Avec des taux de crédit en recul, un PTZ renforcé et des prix plus contenus, la combinaison « financement + offre » redevient envisageable pour de nombreux ménages.
Les banques jouent le jeu, les ménages reviennent, et les projets sortent de terre. Dans plusieurs grandes métropoles et zones périurbaines, les premiers bilans du printemps montrent une reprise des réservations – certes encore modeste – mais tangible.
Conclusion : la relance par l’offre est engagée
C’est peut-être là le changement le plus important de ce début d’année : la reprise ne repose plus uniquement sur la demande, mais aussi sur le retour de l’offre. Les promoteurs relancent des projets mieux adaptés au pouvoir d’achat des ménages, en phase avec les nouveaux dispositifs publics.
Cette relance par l’offre, appuyée par un financement plus favorable, redonne une lisibilité bienvenue au marché du neuf. Si les conditions de crédit restent attractives et que les aides publiques perdurent, 2025 pourrait bien marquer le redémarrage progressif du secteur.
À horizon 2026, tous les ingrédients semblent réunis pour une reprise durable : une demande solvabilisée, une offre plus réaliste et un cadre réglementaire enfin stabilisé. De quoi espérer une reconstruction solide d’un marché essentiel à la cohésion territoriale et au renouvellement du parc immobilier français.
À suivre...
Nicolas Viale.